Myriade

 

Fael chantonnait une vieille chanson punk tout en marchant tranquillement dans les ruelles que le crépuscule rendait multicolores. Les parfums enivrants du printemps l’entouraient. C’était la meilleure période de l’année : les arbres étaient en fleurs, il faisait beau et chaud, et les pluies torrentielles étaient soit passées soit à venir. Un soir idéal pour rendre visite à son frère aîné, qu’il ne voyait plus très souvent depuis que celui-ci avait quitté le cocon parental.

Le quartier pavillonnaire de Sénossa était calme. Presque une banlieue de petits vieux, avec ses arbres bien entretenus, son gazon bien vert, ses jolis bacs à fleurs, ses maisons presque identiques avec leurs palissades blanches. Mignon tout plein.

C’est amusant comme ces vieux airs anarchistes peuvent vous revenir à l’esprit dans les moments les plus inattendus. Fael aimait bien, comme la plupart des adolescents, la musique capable de dégager une bonne dose d’énergie. Son sac à dos contenait d’ailleurs les nouveaux albums de quelques groupes de rock que Winnog ne connaissait sans doute pas encore.

Arrivé devant la maison de son frère (dont le seul signe distinctif était la boîte aux lettres en forme de concombre, objet insolite et hideux hérité de l’ancien propriétaire), Fael poussa la petite porte en bois blanc de la barrière puis contourna le pavillon pour entrer par la porte de derrière. Le jardin semblait relativement bien entretenu – pour quelqu’un d’aussi occupé que Winnog – et les couleurs des fleurs, vives ou pastel, étaient un régal pour l’œil.

La porte du jardin, qui n’était jamais fermée, ouvrait sur la cuisine. Fael entra, attrapa au passage quelques amandes qui traînaient sur la table, puis se dirigea vers le salon.

Personne dans le salon. Fael marcha vers l’escalier qui menait à l’étage. Winnog était là ; son blouson, artistiquement jeté sur la rampe, en témoignait. Il devait travailler dans son bureau.

Arrivé au bas des marches, Fael discerna plusieurs voix provenant d’en haut. Manifestement, son frère recevait du monde. Le jeune homme hésita, un pied posé sur la première marche ; Winnog n’appréciait pas être dérangé dans son boulot. Mais le ton des voix changea, puis elles furent remplacées par des bruits de lutte. Fael s’élança, grimpa les marches quatre à quatre, mais ralentit sans s’en rendre compte dans le couloir menant au bureau. Il n’était ni très musclé ni très expérimenté dans les bagarres, et assez douillet pour ne pas aimer recevoir des coups. Cela le rendait naturellement prudent.

D’ailleurs, les bruits s’étaient tus quand il arriva au niveau de la porte entrouverte. Il glissa un œil dans l’ouverture. Ce qu’il vit le tétanisa.

Winnog, à genoux sur le sol, se tenait les côtes. Près de lui se dressaient deux… hommes (Fael ne savait pas s’il devait en être sûr) vêtus d’une grosse combinaison noire en plastique et en métal mat, et coiffés de gros casques intégraux noirs du plus pur style high-tech.

Fael n’osait même plus respirer. Les deux hommes restèrent debout sans bouger pendant quelques minutes, puis finalement se retournèrent en même temps vers Winnog. L’un des deux saisit un objet qui adhérait à sa combinaison, le dirigea vers l’homme au sol. Sans un bruit, comme dans un cauchemar, Fael vit la tête de son frère imploser lentement et se répandre sur le sol.

L’adolescent hurla et courut sans réfléchir vers le centre de la pièce, là où Winnog… Mais il n’eut que le temps de voir, comme au ralenti, les deux hommes en noir tourner leur casque vers lui, puis devenir de plus en plus pâles, transparents, intangibles, pour finir par disparaître de la pièce – avec Winnog.

Fael s’écroula en larmes sur le sol, incapable de détacher ses yeux de l’endroit où, à peine un instant plus tôt, gisait encore son frère.

 

*

* *

 

Combien de temps Fael était-il resté ainsi, prostré au sol, le visage trempé de l’eau amère et salée de ses larmes ? Tout cela était arrivé en un instant si bref, dans des circonstances si étranges, qu’il se laissa aller un moment à croire que tout cela n’était pas la réalité. Mais maintenant que ses joues avaient séché et qu’il s’était relevé, il ne pouvait nier l’évidence : son frère était mort. Le mobilier cassé et l’amas sanglant sur le tapis étaient là pour le lui rappeler.

Qui étaient ces hommes ? Pourquoi avaient-ils tué Winnog ? Quel lien pouvait donc avoir son frère avec ces espèces de techno-guerriers issus d’on ne sait quelle science-fiction ?

Quelque chose fit tilt dans la tête de Fael. Il pouvait peut-être obtenir des réponses à ces questions. Il redescendit au rez-de-chaussée. Winnog lui avait un jour montré une petite cache, " au cas où les parents deviendraient trop curieux ". Fael s’était sur le moment étonné de découvrir, dissimulé derrière un buisson au fond du jardin, cet étrange petit arbuste au tronc épais et au feuillage pauvre. Mais sa surprise avait été plus grande encore lorsque son frère avait délicatement manipulé l’arbre jusqu’à ce que son écorce s’entrouvre pour révéler une cavité..

Mais Fael ne se souvenait plus des gestes qui provoquaient l’ouverture du tronc. Les dents serrées de rage, il l’empoigna et tira jusqu’à s’en faire saigner les mains. Dans un effort qui lui arracha un cri, il parvint à déraciner l’arbuste. Il rentra chez lui en le portant sur l’épaule, animé d’une sombre satisfaction. Il avait la ferme intention de récupérer ce que son frère y avait sans doute laissé, même s’il devait pour cela raboter le bois avec une lime à ongles.

 

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Fael piétinait depuis deux jours. Il était seul chez lui, ses parents étant partis pour quelques jours rendre visite à de la famille éloignée. Il n’avait prévenu personne de la mort de son frère. Il ne savait que faire ; on lui aurait demandé des détails, au moins l’emplacement du corps. Personne n’aurait été capable de croire ce qu’il avait vu. Lui-même doutait parfois de sa raison.

La plante lui avait livré un certain nombre de papiers appartenant à Winnog. Des papiers officiels portant l’en-tête de son employeur, ainsi que de nombreuses notes manuscrites qu’il avait prises. Le tout se rapportait à un même sujet, technique et nébuleux, que Fael n’était pas sûr de comprendre.

Là était l’impasse. Le travail de Winnog était en rapport avec l’installation d’une certaine "balise". Elle était abondamment décrite dans les notes, mais Fael n’en comprenait toujours pas la nature. Et surtout, pourquoi son frère avait-il dissimulé ces documents dans l’arbre s’ils étaient vraiment ce qu’ils semblaient être – de simples données de travail ?

Le courrier du matin apporta à Fael un élément nouveau. Dans sa boîte aux lettres l’attendait un petit colis dont l’expéditeur n’était autre que Winnog. L’adolescent monta au grenier, où il s’était installé, par peur d’une "visite" désagréable, et déballa fébrilement le paquet.

Il contenait une courte lettre et un curieux objet de la taille d’une calculatrice de poche. Fael s’assit et relut plusieurs fois la lettre.

" Mon cher frère,

Si tu reçois ce paquet, c’est qu’il m’est arrivé quelque chose de grave. Je crains de plus en plus pour ma vie. Prends soin de l’objet qui accompagne cette lettre et apporte-le au Professeur Gurval, mon ancien directeur de recherches à l’Université. J’espère qu’il saura quoi en faire pour préserver l’équilibre de ce monde. Tu lui diras que nous sommes un pivot très important, et aussi que j’ai installé ma balise dans le socle du "Soleil Marin" (la pseudo œuvre d’art qui est dans le parc de l’ancienne mairie). Je suis désolé de t’utiliser comme coursier, mais j’ai pleinement confiance en toi, et j’ai peur que le courrier du Professeur Gurval soit surveillé.

Je t’aime.

Winnog. "

 

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* *

 

" Le bureau du professeur Gurval, s’il vous plaît ?

Fael avança dans le couloir. C’était la deuxième fois qu’il venait à l’Université (la première avait été lors d’une visite guidée faite par Winnog l’année précédente). Il s’arrêta devant la porte du directeur de recherches et interrompit son mouvement alors qu’il allait frapper pour s’annoncer. Après s’être assuré qu’il n’y avait personne dans le couloir, il se baissa et regarda par le trou de la serrure.

Mais rien n’apparaissait dans l’étroit champ de vision. Fael tourna légèrement la poignée tout en appliquant le plat de son autre main sur la porte, pour étouffer le bruit. Il la poussa légèrement.

Et là, au fond du laboratoire, se tenait un homme en blouse blanche – sans doute le professeur – et un autre en combinaison noire. Fael crut à un mauvais scénario, s’attendant presque à voir le vieil homme se faire exécuter lui aussi. Mais au lieu de cela, les deux personnages semblaient discuter normalement, et le Professeur ne parut pas s’émouvoir lorsque l’homme en combinaison se volatilisa.

Fael referma la porte aussi doucement qu’il l’avait ouverte, puis se sauva en courant, loin, le plus loin possible de cette homme qui était de mèche avec les assassins de son frère.

 

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* *

 

Rentré chez lui, au grenier, Fael ne sut plus que faire. Il avait un instant espéré que le Professeur Gurval résoudrait tous ses problèmes, pourrait tout lui expliquer… lui dire pourquoi Winnog avait perdu la vie.

Les seuls éléments à sa disposition étaient ceux qu’il avait trouvé dans l’arbre et le boîtier posté par son frère. La balise dont Winnog parlait dans sa lettre, celle qu’il avait installée dans le pied du Soleil Marin, devait être celle à laquelle se référaient les documents. Soit. Mais pourquoi donc le Professeur aurait-il dû y entendre quelque chose ? Et que Winnog voulait-il dire en parlant de "pivot" ?

Fael tripotait l’étrange calculatrice tout en réfléchissant. L’objet comportait plusieurs boutons et un affichage qui marquait "0" depuis qu’il l’avait récupéré. Il hésitait à appuyer sur des touches au hasard, ne sachant à quoi cela le conduirait. Il fit jouer, sans s’en apercevoir tout de suite, une molette crantée sur le côté du boîtier.

L’affichage passa alors à "+12.0", et un bouton un peu plus gros que les autres passa du rouge au vert. Fael, après un instant d’hésitation, le pressa.

Aussitôt, il poussa un cri. Il chutait, se cognait contre les branches d’un arbre, le visage fouetté par des feuilles. Finalement il s’immobilisa la tête en bas au milieu d’un enchevêtrement végétal. Il reprit ses esprit, et regarda la calculette qu’il n’avait pas lâché. Rien n’avait changé, à part le bouton, rouge.

Fael entreprit de descendre de l’arbre. Une fois au sol, il scruta longuement les alentours. Il était toujours dans Sénossa, mais la maison de son frère avait disparu, remplacée par un terrain vague. Il avança lentement vers la rue. A dire vrai, les autres maisons avaient elles aussi changé. Leurs formes étaient légèrement différentes, et la végétation envahissait des jardins habituellement proprets…

L’adolescent s’arrêta au milieu du terrain, et examina de nouveau la calculette. Elle indiquait à présent "+12.1" et, au moment même où il la regardait, elle afficha "+12.2". Fael n’avait aucune idée de ce que cela pouvait bien signifier, de même qu’il ne comprenait pas comment la maison avait pu disparaître. Mais ces décimales qui continuaient à défiler éveillaient en lui une certaine inquiétude.

Il fit rouler la molette pour faire revenir l’affichage sur "0.0", et appuya sur le bouton.

Il était maintenant debout dans le salon, au rez-de-chaussée. Il n’était pas sûr de pouvoir, de vouloir comprendre ce qui venait de lui arriver. Cela expliquait peut-être la manière dont les hommes en noir disparaissaient. Cet objet venait-il d’eux ?

Fael reposa la calculatrice avec le reste des affaires de son frère. Il ne se sentait pas très bien, subitement. Un mal de tête commençait à lui marteler le cerveau, et il avait l’impression d’avoir été complètement vidé de son énergie. Il avait beau se dire qu’il devait à tout prix rester éveillé, qu’il fallait réfléchir vite et bien pour comprendre toute cette affaire, il trébucha jusqu’à son lit et s’y laissa sombrer.

 

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" Debout, enfant ! "

L’exclamation avait déjà été proférée à maintes reprises lorsque Fael l’entendit pour la première fois distinctement. Il ouvrit péniblement les yeux et se dressa sur un coude. Devant lui, un vieil homme, habillé comme un sac de pommes de terre, le toisait.

" Qui…

– Ecoute-moi sans m’interrompre. Il m’en coûte beaucoup de rester ici, je ne sais combien de temps je pourrai tenir. Je t’ai trouvé car j’ai senti ton déplacement, si infime qu’il ait pu être. Mais tu sembles différent des autres.

Fael tressaillit.

– Les types en combinaison noire ?

– Oui. Tu ne fais pas partie de leurs troupes ?

Devant le silence de Fael, il ajouta :

– Non. Cela se voit.

Les brumes se dissipaient rapidement autour de Fael. Déplacement, troupes…Se pourrait-il…?

– Savez-vous quelque chose sur mon frère ?

– Ecoute-moi d’abord. J’ai des choses très importantes à te dire. La réalité n’est pas infinie. C’est une ligne courbe, un profil de colline. Elle prend fin dans mon monde d’un côté, et, de l’autre, dans le leur. Ici, vous êtes au sommet de la colline, ce qui devrait vous protéger, en même temps que les peuples du versant opposé.

" Mais ils ont trouvé un moyen de venir jusqu’ici à leur guise, un moyen de grimper la pente sans dépenser d’énergie. Maintenant, ils préparent l’invasion de l’autre versant ; s’ils arrivent jusqu’à mon monde, ils auront conquis la totalité du réel. Je t’en prie, tâche de savoir comment ils procèdent, et fais ce qu’il faut pour les repousser.

Le vieil homme devenait pâle ; une force étrange semblait l’aspirer en arrière. Il parut s’en rendre compte, et fit un grand mouvement de bras. Des nuées de sphères lumineuses se mirent à tournoyer autour de lui, de plus en plus vite, jusqu’à l’englober. Puis elles disparurent, et lui avec.

Fael se prit la tête entre les mains. Ce n’était pas la première fois, ces derniers jours, qu’il assistait à un phénomène auquel il avait du mal à croire. Mais il fallait qu’il se ressaisisse rapidement, qu’il se concentre sur les nouveaux éléments que lui avait donné cet homme aux pouvoirs étranges.

Il descendit se faire un café, puis essaya de remettre de l’ordre dans ce qu’il avait appris.

" Nous sommes au sommet de la colline. Et nous sommes un pivot très important. Bien. Cet homme semblait… c’est idiot, mais sa gestuelle… on aurait dit un magicien. Maintenant, il faut prendre une décision. Voyons… Oui. Je ne crois pas avoir beaucoup de choix. "

 

*

* *

 

A la nuit tombée, Fael traversa le centre historique du Vieux Sénossa pour se rendre jusqu’au parc de l’ancienne mairie. Le monument tordu vers lequel il se dirigeait était presque aussi haut que le bâtiment séculaire qui lui faisait face. Depuis la construction du nouvel Hôtel de Ville, l’antique construction servait de club du cinquième âge. Pff… Un hospice. Ils ont mis des grabataires à la place des séniles…

Le socle de la structure avait l’aspect lisse et massif auquel on pouvait s’attendre. Mais en frappant dessus, Fael finit par trouver un endroit qui sonnait creux. Après avoir cherché en vain un moyen d’ouvrir une trappe ou quelque chose d’équivalent, il sortit un marteau de son sac et entreprit d’ouvrir le passage à la manière forte.

Après un bon quart d’heure d’efforts, et craignant constamment d’être surpris, l’adolescent réussit à faire un trou assez large pour y passer la main. Il tâtonna à l’intérieur. L’évidement ne semblait pas très grand ; il pouvait en toucher le fond. À l’intérieur, la seule chose présente semblait être une boîte de la taille d’un dictionnaire. Fael se démena pendant un nouveau quart d’heure pour agrandir l’ouverture et extraire l’objet.

Sans perdre un instant, il l’engouffra dans son sac à dos et repartit en vitesse.

Il était revenu dans son quartier. Sans vraiment s’en rendre compte, il longeait les murs et s’arrêtait aux angles des immeubles pour vérifier que la voie était libre. Bien entendu, il ne se sentait toujours pas en sécurité ; mais se comporter comme un agent secret lui permettait de trouver un côté ludique à ce qu’il faisait, de diminuer le tragique de ce qu’il avait pu vivre.

Il n’était plus très loin de chez lui lorsque, se préparant à traverser la rue en courant, il fut saisi par l’apparition d’un des hommes en noir en plein milieu du carrefour. Fael s’accroupit derrière un muret et continua d’observer la scène.

L’homme tournait sur lui-même et semblait regarder dans toutes les directions ; il avait manifestement l’air perdu. Comment cela avait-il pu se passer ? Après une poignée de secondes, l’homme se volatilisa.

Malgré le choc de voir à nouveau une de ces créatures – il avait pensé sur le coup qu’ils l’avaient retrouvé et voulaient l’éliminer comme Winnog – Fael sentait les pièces du puzzle s’emboîter peu à peu. Il se dépêcha de rentrer chez lui.

 

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* *

 

Fael était assis par terre, dans son grenier. Devant lui étaient posés trois objets : la balise, la télécommande, et un marteau. Il avait maintenant assez d’éléments pour comprendre et agir. Du moins, s’il les avait convenablement interprétés.

Si ce qu’avait dit le vieil homme était vrai, l’existence de mondes parallèles n’était pas une fabulation scientifique. Mais ces mondes semblaient avoir deux "extrémités"… Non, trois, si l’on comptait ce monde-ci qui, par sa position stratégique, centrale, était presque aussi important que les deux autres.

La balise, en permettant aux habitants d’une des extrémités de se déplacer à volonté, rapidement et facilement, les avait aidés à accomplir Dieu seul sait quelles conquêtes trans-dimensionnelles. Oui, ça ne pouvait être que cela. Elle devait représenter un point de repère sur quatre dimensions. L’apparition récente de l’homme en noir prouvait qu’en déplaçant la balise, Fael avait faussé leurs références spatiales.

La moitié de la réalité, celle qui séparait le monde de ces hommes de celui de Fael, était sûrement déjà sous leur joug. Fael devait tout faire pour qu’il n’en soit pas de même pour son propre monde, ni pour tous ceux "de l’autre côté".

Fael leva le marteau et l’abattit sur la balise. Il s’y reprit de nombreuses fois, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’un éparpillement de pièces cassées. C’était fait.

Les techno-guerriers ne pouvaient plus faire de sauts directs de monde en monde. Mais ils pouvaient – Fael le savait – se déplacer lentement à travers les dimensions, au prix de grandes dépenses d’énergie.

Ils reviendraient.